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Héloïse & Abélard, le Paraclet

Ne cherchez pas à Saint-Aubin, lieu dit Le Paraclet, les vestiges de l’abbaye, fondée au XIIe siècle par Pierre Abélard (1079-1142) et dont Héloïse (1101-1164) fut la 1ère abbesse
 le Paraclet

Ce couvent de règle bénédictine n’a pas traversé les siècles comme l’histoire tragique de l’idylle d’Abélard et Héloïse. Les bâtiments actuels du Paraclet datent du XVIIIe-XIXe siècles.

L’église partie intégrante des 1ers édifices va même disparaître à cette occasion, vendue pierre par pierre par un marchand de «biens» après la vente de l’abbaye comme bien national en 1792.

Né en 1079 près de Nantes, Pierre Abelard a laissé son nom dans l’histoire autant pour sa passion pour la belle Héloïse, que par sa notoriété de philosophe et théologien. Enseignant à Paris, il se vit confier par le chanoine Fulbert, oncle d’Héloïse, l’éducation de la jeune fille âgée de 18 ans. Il avait alors 40 ans. Il gagna bien vite les faveurs de son élève. Un enfant naquit de leur union en Bretagne et reçut le nom d’Astrolabe. Un mariage secret les unit, mais ils vécurent bientôt les affres de la séparation. Héloïse se réfugia au couvent d’Argenteuil dont elle devint par la suite l’Abbesse. Leur union, légitimée par le mariage, n’apaisa pas la colère de l’oncle Fulbert, qui se vengea en faisant émasculer le trop brillant séducteur.

Le terrible châtiment mit fin à leur vie commune et les sépara sans que s’éteigne, surtout chez Héloïse, le feu de leur amour. Abélard mena une vie errante qui l’amena en Champagne où le comte de Champagne lui donne en 1107 la terre du Paraclet. Soumis aux cinglantes imprécations de St Bernard, il vécut en ermite et se réfugia dans cette zone marécageuse de la vallée de l’Ardusson où il enseignait à ses élèves dans des huttes de roseaux. C’est là, près de Nogent-sur-Seine, qu’il fonda l’abbaye du Paraclet. Il fit d’Héloïse la Ière abbesse. Elle le restera, pendant 33 ans, jusqu’à sa mort en 1164. Abélard poursuivit sa carrière de philosophe malgré ses hardiesses théologiques jusqu’à sa mort en 1142. Son corps fut transporté au Paraclet. Héloïse mourut 22 ans après lui. Leurs dépouilles passeront de la crypte au choeur de la chapelle du Paraclet. Avant la Révolution Française, elles seront transférées en l’Eglise St-Laurent de Nogent-sur-Seine dans une sépulture commune, réunies pour l’éternité. Reconstruite par des abbesses de la famille de la Roche-Foucault au 17e et 18e siècle, l’abbaye du Paraclet sera fermée en 1792. Les propriétaires se succèderont de 1792 à 1825 jusqu’au rachat de la propriété par le Baron Walkenaer, alors sous-préfet de Nogent.

 

QUE PEUT-ON VOIR ACTUELLEMENT AU PARACLET ?

  • Le logis abbatial des 17e et 18e siècle, la ferme du 17e siècle, le pigeonnier, le cellier et les tourelles semblent plus anciens, les communs, plus récents sont du 19e siècle.
  • Un puits avec une margelle ancienne a été retrouvé dans la propriété, ainsi qu'une crypte béante, sur laquelle s'élève un obélisque dans le plus romantique des parcs.
  • Une petite chapelle datant du début du 20e siècle, est ouverte au culte.
  • Le Paraclet ne conserve pratiquement plus de vestiges de l'Abbaye érigée par Abelard, mais dans le cadre de beaux bâtiments du 17e-18e siècle et de son parc, plane toujours, l'histoire tragique d'une passion.
  • Le site est privé, ne se visite pas, sauf exceptionnellement en période estivale.
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