C’est naturellement un pari périlleux que celui du seul en scène, d’autant plus lorsqu’il s’agit de réciter des lettres sur la scène d’un théâtre. Trouver un juste équilibre, ne pas devenir un simple récitant, donner une place adéquate à l’incarnation du personnage, pour rendre dynamique ce qui est par définition statique. Et Marie-Stéphanie Sutter réussit l’exercice à merveille. Cette conversation épistolaire tantôt sérieuse, tantôt cinglante, parfois enflammée, souvent caustique et drôle nous offre l’occasion de se glisser dans l’univers intime de l’écrivain. 

Depuis sa création en 2011, la Compagnie du Pont Levant joue des pièces de théâtre adaptées de l’œuvre de Flaubert. Le spectacle met en scène les lettres enflammées du grand écrivain à Louise Colet, sa première maîtresse, auxquelles viennent répondre les quelques lettres, rescapées de la destruction, rédigées par celle qui fut sa confidente et sa muse. La pièce convoque également des extraits du journal intime de Louise, qui permettent d’apporter un éclairage intéressant sur la relation qu’elle entretenait avec Gustave et cite évidemment Madame Bovary, personnage librement inspiré par la relation avec Louise Colet.

Présenté pour sa première en 2016 au festival d’Avignon, ce spectacle créé pour faire connaître la personnalité de Flaubert jeune, avant les premiers succès, nous montre un visage méconnu du grand écrivain : celui d’un auteur en devenir, oscillant entre enthousiasme fulgurant et profond désespoir, qui doute de son talent. Cette œuvre de théâtre signe également la volonté de réhabiliter la mémoire de louise Colet comme l’une des grandes figures de la littérature féminine et féministe du XIXème siècle.

« Ton image apparaît entre les phrases que je cherche » Gustave Flaubert à Louise Colet

Adaptation et mise en scène par Marie-Stéphanie Sutter

Samedi 9 octobre 2021 à 20h30 au théâtre municipal

Durée 1h10

Tarifs : 10€ - Gratuit -12 ans accompagné - Placement libre

Réservation OGEC : 03.25.39.51.60 ou sur saisonnogentsurseine.fr