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Journée Nationale d'Hommage aux « Morts pour la France » de la Guerre d'Algérie et des combats du Maroc et de la Tunisie

Publié le 07.12.2020
Journée Nationale d'Hommage aux « Morts pour la France » de la Guerre d'Algérie et des combats du Maroc et de la Tunisie

Samedi 5 décembre 2020, avait lieu la commémoration de la Journée Nationale d'Hommage aux « Morts pour la France » de la Guerre d'Algérie et des combats du Maroc et de la Tunisie.

La cérémonie s'est déroulée à la stèle, Place des Anciens Combattants d'Afrique du Nord, au Cardinal.

À la fin de leurs allocutions, les officiels, Estelle Bomberger-Rivot, maire de Nogent-sur-Seine, Jean-Pierre Regazzacci, Président de l'UNC-AFN de Nogent-sur-Seine et Julien Bachelet, Secrétaire Général de la Sous-Préfecture de Nogent-sur-Seine, ont procédé au traditionnel dépôt de gerbes avant de remercier les porte-drapeaux.

« Aujourd’hui, la Nation rend hommage aux soldats morts pour la France lors des combats d’Afrique du Nord.

De 1952 à 1962, en Algérie, au Maroc et en Tunisie, près de 2 millions d’hommes ont servi sous nos armes. Près de 70.000 y seront blessés. Plus de 25.000 y laisseront leur vie.

Des soldats, des appelés, des rappelés, des forces supplétives essentiellement composées par les forces locales, les harkis, ont lutté pour défendre un même idéal au service de la République et de la France.

Ces combats lointains, dans une période d’après-guerre, de reconstruction, de privation, à l’ombre de la seconde guerre mondiale, n’en étaient pas moins atroces. Dans un paysage grandiose, les combattants ont vécu l’alternance de l’attente, et des combats soudains contre un ennemi imprévisible, insaisissable.

Comme dans tout conflit, ces hommes ont vécu l'expérience de la souffrance, de l’exil, de la mort, de la haine. Mais ensuite, de retour en France, beaucoup de ceux qui avaient servi avec honneur, ont porté seuls le poids de ce conflit dont on ne parlait pas, et qui a laissé de profonds stigmates dans notre mémoire nationale.

Longtemps l’Etat français a voulu minimiser le poids de ce conflit pour n’en faire qu’un problème de maintien de l’ordre lié à la décolonisation, parlant par exemple des « évènements d’Algérie ».

Ce déni a creusé les cicatrices des familles touchées dans leur chaire et dans leur sang, il a également réécrit à tort, une partie notre histoire nationale.

Avec cette journée d’hommage, nous assumons et regardons fièrement notre passé. La France n’oubliera jamais le sacrifice des combattants, les souffrances des civils, la mémoire des disparus, le déracinement des Français rapatriés, le dévouement des harkis contraints de quitter leur terre natale.

La France ne doit jamais oublier que le devoir de mémoire et l’hommage à ceux qui se sacrifient pour la défense des valeurs de notre pays, nous permettent de regarder notre histoire sans la juger, d’assumer notre passé pour mieux nous projeter.

La présence aujourd’hui de nos anciens combattants, acteurs et témoins de ces combats, nous oblige à transmettre encore et toujours aux jeunes générations. Transmettre les faits historiques. Le danger serait de porter un jugement politique.

Connaitre son passé pour mieux lire le présent et pouvoir écrire le futur ; tel est l’objet renouvelé des cérémonies d’hommage. La période sanitaire actuelle nous oblige à l’organiser en comité restreint et c’est regrettable. Dès que possible, ces cérémonies prendront une plus grande ampleur civique et pédagogique.

Messieurs, vous aviez 20 ans lorsque cette guerre a saisi votre jeunesse. Vous avez vu tomber certains de vos camarades, vous avez dû faire des choix parfois cruels mais nécessaires pour sauver vos vies ou celle d’un des vôtres.

On entend dire aujourd’hui qu’il est difficile d’avoir 20 ans en 2020. Mais cela n’était pas plus facile en 1962. C’est la raison pour laquelle, ces cérémonies sont nécessaires.

Pour que vive avec vigueur la mémoire de nos combattants morts pour la France et pour que se transmette avec honneur la mémoire de nos combattants encore vivants, témoins insatiables de cette période.

Pour que fièrement, nous puissions défendre et promouvoir les symboles de la République, le Drapeau qui flotte dignement et la Marseillaise qui retentit avec gloire.

Pour que longtemps nous puissions encore dire ;

Vive la République, et vive la France,

Je vous remercie de votre attention, »

Estelle Bomberger-Rivot, Maire de Nogent-sur-Seine.